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BASTIR ENSEMS l'escandilhada comunala per l'an que ven! H. Guerrera
17 / 06 / 2019 404 lu(s) 
EUROPENCAS : PAURA PROVENÇA ! – PECAIRE DE NOSAUTREI ! –

  BASTIR ENSEMS
  l’escandilhada comunala per l’an que ven ?

   Le Rassemblement National de Marine Le Pen conforte encore ses bases hélas historiques de « Provence Alpes Côte d'Azur » pour ces élections européennes. Il arrive en tête à Marseille (26 %), et dans tous les départements de la région. Avec un score de 30,5% l’extrême droite est en avance de 8 points par rapport au reste de l’hexagone. Et encore plus inquiétant, il faut, à ces résultats déjà faramineux, ajouter les 3,5% et 1,3% des nationalo-populistes Dupont Aignan et Asselineau. La liste RN d’un Bardella, nouveau et inquiétant visage d’une jeunesse décomplexée qui intègre tous les « canons négationnistes », gangrène moderne de notre société, devance de 10 points la liste de la LREM de la technocratique Nathalie Loiseau (20,4%).
   Le parti macroniste, s’il recule fortement par rapport aux élections présidentielles, est un de ceux qui résiste le mieux au cours d’une élection intermédiaire généralement défavorable au pouvoir. La stratégie d’être, face à une extrême droite triomphante et devant la faiblesse de la gauche comme de la droite traditionnelles, le seul recours continue de faire florès. Ne doutons pas un seul instant que cette logique de communication fonctionnera en 2020 et 2021 pour les élections municipales, les cantonales et les régionales.
   Suivent EELV-RPS-AEI à 11,7%, un résultat nettement en deçà des autres régions, même s’il faut leur ajouter les quasi 2% d’Urgence écologie, et c'est une gifle monumentale, un naufrage pour Les Républicains qui dirigent le conseil régional du « Sud », ses principales villes et départements avec seulement 8,8 %.
   Le député Mélenchon, avec une novice en politique qui tenait un discours nettement plus policé que ses habituels coups de menton devenus pénibles pour une bonne partie de son électorat, est très loin des scores de la présidentielle avec une « France nettement moins insoumise » à 5,8%.
   A l’inverse de l’extrême droite les fiefs historiques du PS ne semblent qu’un lointain souvenir sur lequel l’archéologie politique aura à se pencher. A moins de 5%, 4,48% l’ex- parti hégémonique passe sous les radars de la représentativité et de la respectabilité politique.
   Notons enfin qu’aux scores du RN, que la greffe bobo parisienne du PCF avec un Ian Brossat qui suscitait beaucoup d’espoir chez les communistes ne prend pas à moins de 3% et que Benoit Hamon sombre dans l’anonymat en finissant d’éclater le PS avec près de 2% des voix.
          Que donneront ces résultats en termes de stratégie municipale ?

   La question est légitime. EELV, dont certains des membres n’oublieront pas de jouer le rôle du parti hégémonique désormais vacant, est à la croisée des chemins. Avec une stratégie d’autonomie et une volonté de rassembler en dehors de l’habituel clivage droite / gauche clairement exprimée par Jadot d’un côté et celle de prendre le « leadership » à gauche et de réunir ce qui peut l’être, le parti surprise de ces élections européennes hésite visiblement.
   Mais chaque élection à sa logique et pour les municipales l’enracinement local, la crédibilité de la tête de liste, les actions menées sur le terrain sont des paramètres incontournables.
   Et l’autonomie politique n’a de sens qu’avec un score à deux chiffres qui permet de choisir sa stratégie de second tour. A un an de l’élan donné par les élections européennes l’écologie politique sera-t-elle, à elle seule crédible au niveau local ? La question ne manquera pas de se poser et les villes dont les têtes de listes vertes, en autonomie, sont déjà annoncées apporteront une réponse.
   A l’inverse le rassemblement des écologistes et des forces de progrès, pour ne pas dire de gauche devenu un « gros mot » chez certains écolos -à condition de poser la transition écologique pour le climat comme axe central, programmatique et pratique, et de savoir réunir aussi la jeunesse, la citoyenneté comme le tissu associatif-, peut être également et peut être plus et mieux porteur. Il faudra certes écarter le risque de rappeler la gauche plurielle et d’être un cartel de partis, mais écologistes et régionalistes peuvent jouer cette carte.
   Et là il faudra viser, non seulement des résultats à deux chiffres, mais d’apparaître, face à une droite impuissante, une extrême droite menaçante, un parti présidentiel hors sol, le vrai recours pour que nos villes et nos villages de Provence deviennent des pays en transition.
  
   L’urgence climatique est là et c’est elle qui commande. Nos amis d’EELV, comme nous-mêmes, sauront-ils choisir la bonne stratégie, c’est-à-dire peser vraiment pour que les exécutifs municipaux changent enfin de cap ? L’avenir assurément le dira !

Hervé GUERRERA
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