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Université d’Été de Régions et Peuples Sidaires En route pour 2022 ! Pèire COSTA
29 / 10 / 2021 401 lu(s) 
Université d’Été de Régions et Peuples Solidaires
En route pour 2022 !

   A moins d’un an des élections présidentielle et législatives, l’université 2021 de Toulon revêtait une importance capitale. Il s’agissait, en effet, de préparer la future séquence électorale de 2022. Car si l’élection présidentielle est, en France, la « reine » des scrutins, les législatives sont déterminantes à double titre pour Régions et Peuples Solidaires. D’abord pour des raisons techniques parce qu’elles conditionnent le financement public des partis politiques pendant cinq ans. Ensuite pour des raisons politiques parce que les “Régionalistes“ avec la présence aujourd’hui de cinq députés rattachés politiquement à l’Assemblée nationale au sein du groupe Libertés et Territoires ont bon espoir de consolider leur poids au Parlement et qu’il n’est pas interdit de penser, compte tenu des incertitudes politiques, que les “Régionalistes“ participeront à la formation d’une nouvelle majorité.

   Préparer 2022
   Dans un pays aussi centralisé que la France où l’État décide de tout et où les territoires presque de rien, où le président de la République semblable à un monarque concentre des pouvoirs accrus, dans notre cinquième République, l’Assemblée nationale représente le seul espoir d’un rééquilibrage démocratique des pouvoirs. Car l’Assemblée nationale, en fonction du résultat des élections législatives change complètement de nature. Elle est, et on le voit de façon caricaturale depuis la victoire d’Emmanuel Macron, un supplétif de l’Exécutif. C’est alors la quintessence du présidentialisme : le Gouvernement, adossé à une majorité parlementaire s’aligne sur la politique du chef de l’État. Le Premier ministre n’est alors qu’un simple collaborateur. Mais en cas de cohabitation, c'est-à-dire lorsque la majorité à l’Assemblée nationale est défavorable au président de la République, le pouvoir de l’Élysée est alors restreint. Le Premier ministre et son gouvernement, dans les faits, issu de la majorité au palais Bourbon s’émancipe alors de l’Élysée (rien toutefois dans la Constitution n’oblige le Chef de l’État à nommer un Premier ministre issu de la majorité à l’Assemblée nationale). Le pouvoir bascule effectivement entre les mains du Gouvernement et de l’Assemblée nationale. La République devient alors parlementaire. Nous l’avons vu à chaque cohabitation. Le Président de la République perd son autorité. César règne mais ne gouverne plus.

   Ne nous voilons toutefois pas la face. Avec le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral, la cohabitation est devenue très difficile. Quoi qu’il en soit, il est de la responsabilité des “Régionalistes“ de réussir la séquence présidentielle-législatives. C’est un impératif politique. Soit pour participer à la victoire d’un candidat à la présidentielle et offrir dans la foulée une majorité acquise à a sa politique. Ce serait bien évidemment le plus souhaitable pour mettre en œuvre nos idées. Soit pour participer à la constitution d’une majorité à l’Assemblée nationale qui relèguera le vainqueur de la présidentielle à un rôle symbolique. C’est évident, le plus important est donc de réussir les élections législatives. C’est le sens général de tous les débats qui ont animé la 26e université d’été de Régions et Peuples Solidaires.

   Accroître la présence « Régionaliste » au Palais Bourbon

   Les législatives sont bel et bien le scrutin déterminant pour l’avenir. Ce sont elles que nous devons prioritairement réussir notamment avec le renforcement de la présence “Régionaliste“ au palais Bourbon. D’abord en obtenant plus de députés dans nos territoires métropolitains. Ensuite en participant à la constitution d’un groupe similaire à celui que les députés rattachés politiquement à Régions et Peuples Solidaires s’étaient évertués à constituer au cours de la législature qui s’achève. C’est le sens de la présence, à Toulon, de quelques députés du groupe Libertés et Territoires et de son président Bertrand Pancher. Enfin, en agrégeant des députés “Régionalistes“ ultra-marins qui, jusqu’alors, ne siégeaient pas tous dans le même groupe. C’est le sens de la présence d’une délégation Kanak à Toulon et des contacts pris à la marge de l’université d’été avec notamment la Guyane et les Antilles. Avec le mode de scrutin majoritaire, aucune majorité parlementaire n’est acquise d’avance. Un groupe charnière peut s’avérer décisif dans la constitution d’une majoritaire parlementaire. Gageons que le futur groupe initié par les “Régionalistes“ puisse devenir ce groupe charnière.

   Dérouler des grands axes programmatiques

   Le programme, cette année, de l’université d’été était assez riche. Pas de thème ultra-spécifique contrairement aux éditions précédentes mais plutôt un large panel des thèmes que les “Régionalistes“ développeront en axes programmatiques lors des scrutins l’année prochaine. Parmi ceux-ci, figurent les langues dites régionales et l’indispensable réforme constitutionnelle, la création d’un statut de résidents pour lutter contre la pression foncière et limiter le nombre de résidences secondaires, la construction d’une Europe qui dépasse les États et associe les Régions et les citoyens, l’autonomie alimentaire de chaque territoire par un soutien à l’agriculture paysanne et aux circuits-courts, le développement de la démocratie et de la cohésion sociale par la création de régions autonomes et cohérentes. La liste des thèmes est longue. Elle ne sera pas développée ici. Le programme, issu des réflexions et des échanges nés à Toulon sera présenté cet automne. Il sera le socle commun de tous les candidats affiliés ou soutenus à R&PS en 2022.

   Assurer l’autonomie de fonctionnement de R&PS et de ses composantes

   R&PS et ses organisations membres ont connu un développement indéniable ces dernières années. L’obtention directe du financement public obtenu grâce à la dynamique collective via R&PS et aux très bons résultats acquis lors des législatives en 2017 a été le point de départ. D’abord parce qu’il a permis d’accéder de façon autonome à la première fraction de l’aide publique (les partis politiques ayant gagné au moins 1% des suffrages dans 50 circonscriptions obtiennent chaque année jusqu’au renouvellement suivant de l’Assemblée nationale un financement public proportionnel aux voix acquises lors des législatives ; chaque voix rapporte alors annuellement environ 1,50€). Ensuite parce qu’il a permis la convergence de députés via la seconde fraction de l’aide publique (celle-ci est relative au rattachement annuel des parlementaires aux partis politiques ayant accès à la première fraction de l’aide publique). C’est ainsi que le député occitan Sébastien Nadot (député de Toulouse), en accord avec les valeurs et le projet de R&PS, après s’être affilié dans un premier temps pour des questions techniques à notre fédération a décidé cette année de franchir le pas et de se rattacher aussi politiquement à R&PS. L’obtention directe du financement public assure non seulement l’autonomie de fonctionnement de R&PS et de ses composantes. Elle permet un développement politique indéniable. La condition étant, évidemment d’une part qu’un nombre suffisant de candidats issus de nos territoires mais pourquoi pas aussi en dehors se rattachent à R&PS lors des législatives et qu’au moins dans 50 des circonscriptions, les candidats rattachés à R&PS obtiennent au moins 1% des suffrages.
   Seul, à l’exception de l’Occitanie, aucun territoire représenté au sein de R&PS ne compte suffisamment de circonscriptions pour accéder de façon autonome au financement public : la Corse ne possède en effet que quatre circonscriptions, le Pays Basque deux et demi, la Bretagne trente-sept, l’Alsace quinze, la Catalogne quatre. La convergence et la solidarité entre tous les mouvements « Régionalistes » sont alors nécessaires. Plus que jamais, en 2022, Régions et Peuples Solidaires sera indispensable.

Pèire COSTA
Membre du Partit Occitan,
Directeur de Régions et Peuples Solidaires
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