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Vaqui lo polit mes de mai.., ou comment construire ensemble ce monde d'après. Hervé GUERRERA
11 / 05 / 2020 400 lu(s) 
Vaqui lo polit mes de Mai…
ou comment construire ensemble ce monde d’après…

   Les Préfectures sanitaires, c'est à dire les Agences Régionales de Santé (ARS), font quotidiennement la preuve de leur inefficacité. Héritières d'une vision centraliste et avec des moyens limités elles n'ont, sur le terrain, pratiquement aucun levier d'action. Elles se contentent de relayer les messages du ministère et de l'organisation centralisée de la santé qui assurent, par ailleurs et de quelles scandaleuses manières nous allons le voir, leurs propres communications. Un centralisme exacerbé qui montre, s'il en était encore besoin, l'inutilité flagrante des ARS. En France tout "descend" de Paris et le sanitaire ne fait pas exception...

   Et quand on dit tout c’est tout ! Ainsi quelques 1,8 millions d’habitant.e.s de notre « trop chère capitale » sont allés, pour fuir l’avancée de cette forme moderne de peste, se réfugier dans leurs résidences secondaires. Et oui comme tant de générations avant eux les riches et tous ceux qui en ont les moyens abandonnent les métropoles et courent se réfugier à la campagne laissant ainsi, au passage, les « gueux » aux prises avec la pandémie.

   Nous insisterons sur une autre facette de ce centralisme bien huilé. Comme dans l'affaire du sang contaminé ou le CHU de Lille avait compris bien avant les autres qu’il fallait chauffer les poches de sang, comme pour le Mediator de la fille de Brest la réaction des pontes parisianistes qui ont fait main basse sur la politique de santé publique ne s’est pas fait attendre. Ils affichent, comme toujours, leur mépris face à celles et ceux qui tentent, y compris avec des protocoles discutables ce qui dans l'urgence peut être compréhensible, de lutter contre le virus avant que celui-ci n'emporte les malades.

   Nous ne voulons ni défendre l’intrigant « professeur Raoult » comme l’appelle certains médias, ni intervenir dans un domaine hyper complexe dans lequel la place du « politique » reste plus que discutable. Pour autant le dédain et le rejet avec lesquels sont traités les conclusions marseillaises témoignent aussi de ce mépris d'un système hyper centralisé à l'égard des "provinçiaux" et autres « pacaliens ».

   Les caciques qui gèrent, d’une main de fer, la santé publique sont allés jusqu’à interdire la prescription pour la médecine de ville de l’hydroxychloroquine pourtant disponible depuis plusieurs décennies. Et en dehors de leurs avis point de salut ! Le tout comme si la médecine libérale, qu’ils soutiendraient pourtant comme un seul homme en cas de remise en cause, était incapable de maîtriser ses prescriptions. Comme si nos médecins traitants étaient soumis à la pression du lobby de leurs patients sans libre choix de leurs ordonnances. Si, comme dans l’affaire du Mediator, l’agence du médicament reste, c’est une vraie question, la cible des lobbys aux moyens surdimensionnés ce n’est pas forcément le cas de tout le monde. Rappelons que la boite de Plaquenil coutait moins de 6 € !

  Et pourtant sur les autres stratégies centralistes d’État, ce coup ci, il y aurait tant à dire. Les coupes budgétaires qui ont fermé nombre de lits et mis des territoires entiers en tension ont entraîné, comme effet de bord, une dérive totale de l'exécutif Macronien dans la gestion de la crise. Ainsi après l'affaire des masques soit disant en stock mais dont les réserves n'étaient plus, pour des raisons d'économie financières, assurées, des masques qui dans l'urgence ont été dénoncé comme inefficaces par nombre de ministres et qui deviennent un élément clef du processus de dé-confinement, après le scandale des sur-blouses, des lunettes, de l'appareillage de réanimation, de la pharmacie d'urgence, des tests, tous soit non disponibles soit totalement en tension, on entend parallèlement à ces errances aussi scandaleuses que dangereuses, sur tous les media, "SI VOUS ÊTES MALADE : RESTEZ CHEZ VOUS !" Une aberration totale comme s'il n'y avait plus aucun système sanitaire, comme si quand on est malade on ne devait pas se soigner, comme si la Sécu, durement acquise par nos anciens n'existait plus !

  Alors oui, dans ce fameux monde d’après » il faudra donner la priorité à un service public équitablement réparti sur l'ensemble de nos territoires, penser à maîtriser, aux niveaux régional, hexagonal, européen des productions stratégiques comme les médicaments, les masques, les dispositifs de protection, les tests...

   Pour ces productions vitales, comme pour tant d'autres, donner la priorité au local, au sens large du mot, et finalement aux circuits les plus courts possibles est une urgence absolue ! Cela passe par une rupture profonde avec la seule "logique de l'actionnaire" qui délocalise pour baisser les coûts de production et optimiser les dividendes. Une logique qui, on le matérialise dans cette crise, dans son exacerbation actuelle met en danger toute une population.

  Et ce monde d’après se doit d’être moins technocratique, plus humain, solidaire. Un monde d’après qui n’oublie pas que la culture est un pilier de notre vivre ensemble qu’il faut entretenir et même rebâtir. Oui retisser le lien social mis à mal par un confinement qui renforce un individualisme sociétal que nous avons toujours combattu, ne pourra se faire qu’avec des politiques volontaristes en matière culturelle, linguistique, sociale, sociétale.

  Partout dans les villes et les villages de Provence, comme d’ailleurs il y aura tant à reconstruire. Dès lors, pour ce faire, ce joli mois de Mai, dans lequel le renouveau s’annonce, reste une chance. Et même si nous avons été privés de nos rassemblements habituels il existe tant de manière, via les réseaux sociaux, les medias alternatifs, les manifestations de balcons et de façades, les bruits de casseroles et autres « topinas » … de montrer notre solidarité, notre envie de vrai changement. Cet article, auquel je mets le point final, se veut une toute petite pierre de ce grand et bel édifice que nous avons à construire tous ensemble !
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