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RETIRADA. Hervé GUERRERA
09 / 09 / 2019 401 lu(s) 
                     RETIRADA

   Oui, je sais, le nom choisi pour ce papier ne manquera pas d’évoquer pour ceux qui  connaissent l’Histoire de l’Etat espagnol l’exil des républicains et autres démocrates fuyant la barbarie sanguinaire de la dictature franquiste dont la péninsule ibérique n’a, hélas d’ailleurs, pas encore fait son deuil.
   Non, ce que je voudrais évoquer, sans être exhaustif sur la question, c’est le futur système de retraite « Made in Macronie » dans ce qu’on en connait aujourd’hui, à savoir le rapport : Delevoye. Marqué au sceau d’un libéralisme que l’on peut qualifier d’ultra, il nous promet des lendemains qui déchantent.
   D’abord parce que, sans toucher à l’âge officiel de départ de 62 ans il propose un nouveau concept l’âge pivot : 64 ans soit, vous l’aurez compris deux ans de plus. Partir avant entrainerait une décote de votre pension et cerise sur le « cheese cake » l’âge de la pension à taux plein disparaîtrait.

   Arguments donnés : Outre le sacrosaint équilibre des comptes rebaptisé viabilité du système, l’augmentation de la durée de vie. Comme si ce qui devrait être une bonne nouvelle devrait entrainer mécaniquement une augmentation de la période travaillée. Et pourtant, la robotique, les progrès techniques devraient dégager des marges financières et temporelles pour nous permettre de terminer plus tôt nos carrières. C’est également oublier que cet allongement, en espérant pour les générations futures que ce mouvement soit constant et linéaire, s’accompagne de l’apparition de nouvelles pathologies liées à la pollution, à la malbouffe, au stress exacerbé de notre monde si merveilleux et si moderne. Alors dégager du temps pour le reste de la vie, permettre un engagement citoyen, un soutien familial… ne rentre visiblement pas dans les critères de l’approche libérale du rapport. Et bien sûr plus de départ anticipé. Dans notre cher pays ce n’est pas comme si des millions de chômeurs attendaient de trouver un emploi.

   Autre point chaud : Le financement des retraites serait bloqué à un peu moins de14 % du Produit Intérieur Brut. Et là gros souci : si les nouvelles parties prenantes du « papyboom » et/ou l’augmentation de la durée de la vie, « y have a dream » un monde où on aurait plus de temps,  venaient à entrainer comptablement un dépassement de la barrière budgétaire, les pensions viendraient alors à baisser de façon mécanique. En transformant en nouveaux perdants des personnes ayant cotisé toutes leurs carrières.
   Enfin la disparition des régimes dits spéciaux, réflexe centraliste bien ancré dans notre cher hexagone où on ne veut voir qu’une seule tête et donc qu’un seul régime. Et bien sûr, hors de question d’aligner sur les meilleurs traitements. Ce n’est même pas un débat. Mais tout ça, c’est oublier que s’il existe des régimes spéciaux c’est parce que les concerné.e.s ont consenti des efforts supplémentaires pour leurs pensions et/ou que la pénibilité du travail justifie un régime adapté. Mais bon d’un point de vue comptable la pénibilité reste un concept compliqué à mesurer.

   Et je n’évoquerai pas ce que donnerait avec une augmentation des cotisations le calcul des pensions de ceux et surtout de celles qui ont eu des carrières en dents de scie avec des temps partiels subis, des congés pour événements parentaux…
Mais, au final, halte-là nous dit-on ; il ne faudrait pas polluer les scores « d’En Marche » pour les municipales à venir. Et pour cela le pouvoir, échaudé par la crise des gilets jaunes a trouvé un excellent prétexte pour gagner du temps : la concertation. Et plus elle durera, le libéral Darmanin a d’ailleurs vendu la mèche, mieux ce sera. Peu importe si finalement les technocrates et autre comptable de Bercy, la vraie culture de la Macronie, décideront ce qui était acté dès le départ : on aura fait croire, on aura gagné du temps.

   Alors si, comme moi, vous n’avez pas envie d’être dupes, Septembre sera une période de mobilisation. Si je vous appelle à y participer ce n’est pas sans penser à un camarade dont nous regretterons toujours la perte et qui n’aura, lui, guère eu le loisir de profiter de sa retraite, de ses camarades, de ses ami.e.s,  de sa famille. Et ne voyons pas dans ce départ beaucoup trop tôt un quelconque lien avec un travail, certes passionnant, mais ô combien usant et pour le coup, hélas trois fois hélas, jusqu’à la corde. Il s’appelait Robert GAGO et il était solidaire de ces manifestations !

Hervé GUERRERA


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