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Politica / Politique


BENALLA? Hervé GUERRERA
27 / 10 / 2018 402 lu(s) 
                 BENALLA ?

   L’hyper présidence Jupitérienne révèle au grand jour son vrai visage. Un nouveau monde qui n’a rien de novateur mais qui profite pleinement de la concentration des pouvoirs, comme du déficit démocratique inhérents à la cinquième république. Un mode de gouvernance qui coagule autour d’un homme un maximum de pouvoir, qui vassalise le parlement et transforme le Président en nouveau monarque absolue.

  Dès lors comment s’étonner de l’affaire Benalla, des déclarations intempestives à propos des chômeurs, d’une communication agressive sur les aides sociales rebaptisées « pognons de dingue »…
   La technostructure d’Etat et ses corps de Hauts Fonctionnaires, en prise directe avec les lobbyistes notamment ceux du nucléaire, est un des piliers de ce mode de gouvernance autocratique depuis qu’il a été porté à la fin des années cinquante sur les fonts baptismaux. Avec les avancées technologiques elle s’est faite communicante.
   Et les mêmes causes produisent les mêmes effets. Parce qu’elle n’a qu’à convaincre le haut sommet de l’Etat représenté par un seul homme, combien de temps et/ou quelqu’un-e issu-e des « minorités visibles » faudra-t-il pour voir une femme occuper le poste, ses propositions, ses modèles, ses orientations… ne sont jamais vraiment débattus, surtout pas par les citoyens, mais tranchés d’en haut pour retomber ensuite dans une insupportable et assourdissante verticalité.

   Résultat : des impasses aussi couteuses que dangereuses. L’exemple de la dépendance énergétique au nucléaire s’impose là de lui-même, des bugs de communications, des petites frappes qui parce qu’elles ont reçu l’aval du prince se croient tout permis. Et notamment faits gravissimes tout de même : le droit de s’armer, de molester des passants, de s’introduire dans toutes les sphères du pouvoir et notamment au sein même du parlement où il n’a rien à y faire…

   Mais qui est vraiment coupable ? Un jeu homme, certes dangereux et arrogant, mais qui n’a pas d’expérience, qui a aganté le coucourdon, ou toutes celles et ceux qui se sont tus, qui ont laissé faire, qui pour faire plaisir au dieu régnant se sont assis sur leurs organisations comme sur la loi ?
   En vérité, c’est tout, une organisation, parce qu’elle a été pensée dans un cadre insurrectionnel, parce qu’elle s’est éloignée, notamment en vassalisant un parlement aux bottes de l’exécutif, encore plus des fondamentaux de la démocratie et de la république réelle, parce qu’elle coupe le citoyen des décisions qui le concerne, parce qu’elle bloque toute avancée vers une Europe des peuples & des régions solidaires… qui est à revoir, repenser, refonder.

   Notons au passage qu’entendre les cris d’orfraie et notamment les appels à la démocratie de ceux dont les prédécesseurs ont créé le système est particulièrement insupportable. Voir à la télé un Ciotti qui parle de dysfonctionnements graves et de déviances est tout particulièrement incongru !
   Alors oc, oui demain il faudra changer ! Le nouveau monde, le vrai serait celui de la diversité, de la solidarité. Une vrai monde multipolaire, donc multilingue, un monde qui n’écrase pas, mais qui respecte les territoires et les valorise en fonction de leurs spécificités propres et réelles. Un monde de solidarité et de partage qui s’oppose à l’appropriation exclusive et à la concentration. Une monde qui n’épuise plus les ressources mais est soucieux du vivant, de la biodiversité, des limites évidentes qui s’imposent à tous.

   Est-ce qu’ensemble nous saurons changer un système qui n’est pas un rempart aux dangereux populismes qui montent de partout, en Europe et dans le monde ? Pourrons-nous créer un rapport de force suffisant pour cela ? Personne n’a de réponse à cette question. Mais nous savons que du local au global les mobilisations citoyennes dans lesquelles nous sommes et/ou que nous soutenons, comme celles de ses militants remarquables qui en montagne ou en mer sauvent des vies, participent d’un réel changement. Et celui-ci commence toujours ici et maintenant !

                                 Hervé GUERRERA
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