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MOINS D'ELU-E-S, C'est PLUS DE CENTRALISATION et PLUS DE TECHNOCRATES ! Hervé Guerrera
14 / 04 / 2018 400 lu(s) 
    MOINS D’ELU-E-S,  
C’EST PLUS DE CENTRALISATION
ET PLUS DE TECHNOCRATES !

   Le grand réformateur jupitérien qui sévit à l’Elysée l’a décidé : il y a, en France, trop d’élu-e-s ! Il entend, en conséquence, en supprimer un bon tiers. Pourquoi un tiers, pas un quart, pas la moitié ? Nul ne le sait, cette évidence échappe sans doute aux simples mortels que nous sommes. Vox populi, vox dei disait-on du temps où ce dieu des dieux régnait sur l’Olympe. Cet élagage institutionnel c’est ce que les français veulent. Du moins c’est ce que certains grands medias disent que le peuple souhaite. Ce serait également un engagement de campagne. Donc tout semble aller pour le mieux du monde, mais à y regarder de plus près cette réforme n’est vraiment pas une avancée bien au contraire !

   Une vraie réforme c’est celle qui rapproche les citoyen-ne-s des décisions qui les concernent. Par la transformation du Sénat en parlement des régions, par la suppression des départements et la redistribution de leurs compétences vers les régions pour l’aménagement du territoire, les collèges, la santé, la culture et vers les regroupements intercommunaux pour les attributions de proximité comme la solidarité ou le soutien aux familles.

   Une vraie réforme c’est plus de pouvoirs pour les régions, des régions, renommées, redéfinies après débats et consultations. C’est des regroupements inter régionaux à l’échelle européenne. Et qu’on ne vienne pas nous expliquer que cette vraie régionalisation tant attendue serait le triomphe de l’ultra libéralisme et de la privatisation.

   C’est le pouvoir centralisé, d’Etat, et lui seul, qui décide de privatiser la SNCF et de s’attaquer au statut des cheminots dénoncés comme nantis et nouveaux boucs émissaires de la stratégie Macronienne de communication et d’action. C’est le pouvoir d’Etat, et lui seul, qui supprime l’ISF, c’est le pouvoir d’Etat, et lui seul, qui met les collectivités territoriales sous tutelle en les privant de décider, par la taxe d’habitation, de l’impôt local ! C’est l’exécutif hexagonal qui supprime les contrats aidés ou rogne, le mot est faible, sur la politique de la ville sans vraiment se soucier des conséquences sociales sur le terrain de ces mesures d’économies.

   En vérité les choix politiques, qu’ils soient locaux, régionaux ou centraux sont liés aux majorités qui les élaborent et les soutiennent. En Marche s’engage en faveur d’un libéralisme économique débridé en réduisant le parachute social et les services publics à leurs plus simples expressions ! Les décisions du Président reflètent orientation.

   Mais nous sommes aussi en France au pays d’une centralisation et d’une concentration extrême. Et nul ne saurait le contester que les choix, tous les choix, sont faits au château de l’Elysée et nulle part ailleurs. Et le premier ministre, poste qui apparaît comme une incongruité couteuse dans nombre de démocraties, n’est là que pour servir de fusible à une politique sur laquelle il n’influe pas. Et il en est de même, pour nombre de nos ministres inconnu-e-s, comme ne manquent pas de les dénommer ironiquement les commentateurs.

   Finalement, cette réforme vise encore à diminuer le rôle du parlement, rôle déjà réduit à sa portion congrue dans une Cinquième république qui a, et c’est nettement plus marquant depuis l’inversion du calendrier électoral, marginalisé les consultation électorales autres que la Présidentielle. Et moins de parlementaires avec un droit d’amendement réduit, ce sont des circonscriptions électorales plus vastes et une difficulté accrue à échanger avec les administré-e-s.

   Mais rassurons-vous Macron n’a pas oublié d’où il vient. Moins d’élu-e-s mais peut être mieux payés et surtout plus assisté-e-s, ce sont des technocrates supplémentaires qui, dans l’ombre, ont déjà un fort pouvoir de décision, pour ne pas dire de nuisance.
  En prise directe avec les lobbyistes de tout poil, cette technostructure, qui censément éclaire, ou plutôt, tapie dans les cabinets, les commissions et autres secrétariats, prépare et oriente la décision des élu-e-s n’est pas soumise au suffrage universel et ne dépend de rien, ni de personne.
   Bien sûr il ne s’agit pas, dans ce propos, de jeter l’opprobre sur des personnes physiques jetées à une quelconque vindicte populaire. Non ! Mais il faut, sans cesse mettre en garde contre les dérives autocratiques de nos modes de gouvernement. Et cette réforme, sous couvert de simplification et de promesse de campagne, n’en est qu’un énième épisode !

Hervé GUERRERA
                                                                                                        
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