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MACRONADES- Hervé Guerrera
03 / 03 / 2018 405 lu(s) 
        MACRONADES …

   Après avoir juré la discrétion médiatique voilà qu’on ne peut plus ouvrir un journal, allumer une télé, surfer sur le net sans s’empéguer la Présidence Jupitérienne en pleine figure. S’il est sur tous les fronts et de toutes les réformes, ses orientations restent marquées du sceau d’un libéralisme débridé plus croissantiste que tournées vers une nécessaire transition écologique.
Le « Make our planet great again » ne peut s’affranchir d’une démarche démocratique et solidaire, d’une main tendue vers les plus fragiles, d’une coopération européenne et internationale éthique, d’une rupture avec le modèle économique inégalitaire et insoutenable qui pille la planète et appauvrit des milliards d’individus.

Et là le compte n’y est pas, vraiment pas.

   La France ne trouve toujours rien à redire au déni de démocratie catalan, au non-respect éhonté des urnes et des choix citoyens, à l’embastillement et l’exil d’élus dont le seul crime fut d’appliquer la feuille de routes qui les a portés au pouvoir.
   Les purges qui s’annoncent pour la Sécurité Sociale, la santé, les chômeurs, les fonctionnaires, les collectivités locales qu’on prive de l’accès à l’impôt remettant ainsi en cause une des pierres fondatrices de l’Idée républicaine que constitue la commune sont l’exact contraire du dialogue social et paritaire, d’une cogestion démocratique des affaires publiques.
   Tout reste décidé d’en haut, dans la plus stricte et triste tradition centraliste qui éloigne, encore et toujours creusant un peu plus le fossé « élite/peuple », les populations des décisions qu’elles concernent. Le mouvement qui concentre la moitié de la richesse mondiale dans les mains d’1% de la population planétaire se traduit aussi, en France, par une concentration revigorée du pouvoir dans les mains d’un Etat omnipotent. Un Etat qui programme, sans qu’aucun débat démocratique, ne l’ait décidé la fin de nombreuses collectivités locales.

   Ce n’est pas, même si c’est une excellente nouvelle, l’abandon de l’aéroport de Notre Dame des Landes qui va nous faire avaler les compteurs Linky ou les choix, toujours non inversés, en faveur d’un nucléaire toujours autant exclusif dans la production d’électricité. Si Notre Dame des Landes ne sera pas, et nous nous en félicitons, un aéroport inutile, si la mobilisation a payé, les vraies raisons de la reculade gouvernementales sont plus économiques qu’écologiques.
   Et oui l’argent, l’argent public fait défaut nous le voyons tous les jours dans le manque d’investissement en faveur d’un réseau ferré dit secondaire qui devrait être archiprioritaire pour un changement modal en faveur des transports en commun.

Mais le centralisme parisien de l’Etat, de RFF lui préfère, en Provence, une LGV. Une infrastructure nouvelle qui ne résoudra pas les problèmes de pollution principalement liés ici, eu égard à un étalement urbain toujours pas endigué, aux déplacements du quotidien.
Et plutôt que de vouloir à tout prix cette LGV, qui en sus de la juste mobilisation des « anti » est tout autant menacée par la pénurie des finances publiques, nos élites locales feraient mieux de penser d’abord aux poumons de nos concitoyens, à la « respirabilité » des villes et villages de notre région.

   Car oui, c’est d’une réorientation des investissements en faveur du court terme, du local dont nous avons besoin. C’est vrai pour le logement notamment social dans une région des plus carencées, c’est vrai pour les mobilités. Electrifier, doubler les voies existantes, supprimer des passages à niveau meurtriers, rouvrir les lignes aux voyageurs… est vraiment utile. Contrairement à cette LGV qui ne fera que renforcer la toile d’araignée et flamber, si besoin en était encore, les prix de l’immobilier.
   Oui tout cela n’est que du bon sens, de la vraie solidarité, mais Paris, et les Corses en savent quelque chose, refuse d’écouter, d’entendre, de comprendre.

   Alors, encore et toujours, pour nos villes, nos villages, notre région PROVENCE, pour une société ouverte, démocratique, solidaire, pour une autre méditerranée et une EUROPE des peuples et des régions, il nous faut nous mobiliser et mobiliser. Encore et toujours ! Provença d’aut !

                                                                                         Hervé GUERRERA
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