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Li SIAM MAI ! - H.Guerrera
29 / 03 / 2017 398 lu(s) 
               L’I  SIAM  MAI !  

   Alors que s’amorce la phase opérationnelle d’une campagne électorale majeure, notre sensibilité ne sera toujours pas représentée.
   S’il faut refonder un espoir en dehors de la cinquième république, et donc en dépassement de cette consultation, il n’en est pas moins vrai qu’un parti politique, engagé dans la vie démocratique et respectueux des échéances comme nous l’avons toujours été, ne peut pas faire, du moins pas totalement, abstraction de ce rendez-vous. Parce que nous irons voter en tant que citoyen et parce qu’en tant qu’élu ou militant nous sommes interrogés sur nos choix, il est difficile, voire illogique, de ne pas en émettre.
   Si tout au long de la précampagne j’ai soutenu la candidature de Christian Troadec que notre partit, comme Régions & Peuples Solidaires avaient décidé d’investir j’ai toujours appelé à maintenir, au niveau hexagonal, un certain nombre de contacts avec nos alliées écologistes d’hier. Cela avait du sens politiquement car sur le terrain nous continuons de travailler avec les militants d’EELV, cela avait du sens philosophiquement car l’écologie politique et le régionalisme ont toujours partagés des valeurs et des combats ; cela avait du sens institutionnellement car le dernier de nos conseillers régionaux, dans cet espace outre Rhône qui s’est auto-baptisé, avec l’onction de l’Etat, « Occitanie », est membre d’un groupe dirigé par EELV.
   Mais force est de constater que cet appel est demeuré sans résonance. Et vu le peu de présence de Troadec dans le Far West provençal où il n’a jamais fait l’effort de se déplacer, eu égard à son retrait, précipité, peu concerté dès les premiers jours de Mars nous sommes demeurés d’une inaction absolue dans cette campagne électorale, ce qui ne témoigne pas d’un grand dynamisme, et sommes aujourd’hui sans perspective au niveau fédéral du moins.
Mais au niveau local, si l’on regarde de plus près, ce n’est pas tout à fait ce que l’on constate. Çà et là des élus, des individus, peut être des comités, prennent parti ou s’investissent pour une candidature unique de la gauche, comme je l’ai fait, ou en soutien à tel ou tel. Cet état de fait témoigne de trois convergences :
   Les élu-e-s, ou les groupes structurés autour de ces derniers, l’ont souvent été dans des unions de la gauche, des écologistes et des régionalistes. Il n’est donc ni illogique, ni illégitime de les retrouver dans des initiatives de rassemblement à gauche ou encore soutien à telle personnalité. Même s’il faut ici rappeler les divergences fondamentales qui existent entre nous et le représentant de la gauche radicale. Ce dernier s’évertuant à critiquer une cinquième république qu’il incarne pourtant, s’étant auto proclamé, candidat si bien !
   La pression de l’extrême droite, si forte et si pressante chez nous, génère une nécessité de rassemblement en espérant que demain cette nécessité ne demeure pas vitale. L’insupportable intolérance d’un mouvement que nous appellerons, en tout cas j’appellerai, à éliminer, in fine, pour le second tour entraine aussi, de facto, un besoin de positionnement pour le premier tour. Non nous ne voulons ni la fin de l’Europe, ni de l’Euro, ni la fermeture des frontières. Et nous ne sommes ni nationalistes, ni patriotes qu’elle que soit la nation ou la patrie mais engagés dans un projet de solidarité régional, européen méditerranéen et mondial. Et de ces choix nous en tirerons toutes les conséquences, y compris électorales.
   La volonté de ne pas rien dire, de porter une parole à la fois d’avenir, en dépassement de l’impasse institutionnelle dans laquelle nous met la cinquième république mais aussi  à présent jusqu’à dessiner un bulletin de vote qu’il faudra de toute façon glisser dans une urne. Si nous sommes dans cette période de sacralisation d’un pouvoir d’Etat pyramidal et sans partage qui nous met si mal à l’aise, dans ce choix de « l’homme providentiel » qui pour nous ne fait pas sens et dont le phasage, par l’inversion du calendrier électoral - les présidentielles avant les législatives-, a encore réduit le peu de pouvoir du parlement, nous n’en sommes pas moins, que nous le voulions ou non, également en campagne.
   A l’heure d’un choix qui ne nous fera pas, qui peut en douter, avancer il nous faudra aussi penser à ne pas régresser ou plutôt à  ne pas régresser jusqu’à l’abîme. Régresser jusqu’à l’élimination de l’idée européenne, de l’avènement d’une économie de guerre auquel ont intérêt ces mouvements populistes qui partout dans le monde affaiblissent une démocratie qu’ils rêvent plus ou moins secrètement d’abattre. L’Histoire nous apprend comment se termine ce type de régime. Et je ne doute pas qu’elle puisse se répéter. Aussi, et par voie de conséquence, il nous faudra tout faire, mais vraiment y compris des choix qui ne seraient pas les nôtres dans une autre période, pour éviter que nos enfants n’aient à les connaître !
                                                                                                   Hervé GUERRERA
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