Acuelh / Accueil
Editoriau / Editorial
D'aicí e de'n pertot
Sociau / Social
Politica / Politique
Istòria / Histoire
Cartabèu/Bloc-notes
Societat / Société
En revista / En revue
Botica / Boutique
Forum
Contact

   
   

Politica / Politique


PAURA PROVENCA - Hervé Guerrera
18 / 10 / 2016 394 lu(s) 
PAURA PROVENÇA !

   Une récente étude de l’OCDE montre clairement que les Provençaux, certains y ajouteraient les alpins et les azuréens, ne se sentent pas forcément  bien chez eux. Les points noirs sont le chômage, l’hypothétique retour à l’emploi, la qualité du logement et, c’est tout à fait notable, la pollution comme l’engagement civique. Mais tout le monde ne le vit pas de la même manière. Nous n’avons cessé de le dire, notre regretté Guy Martin le démontrait à grands traits de plumes et de cartes : notre région est une terre de dualités et ces dualités ne font que se renforcer!
   Socialement les revenus des 20% les plus aisés sont 5 fois supérieurs à ceux des 20% les plus pauvres. 830 000 habitants sont sous le seuil de pauvreté. Géographiquement : avec 80% des habitants concentrés sur 20% du territoire les disparités sont immenses ! 4 aires urbaines : Nice, Toulon, Aix-Marseille, Avignon concentrent 80% de la population. Composée d’une majorité d’adultes nés hors région, les habitants sont en manque de proximité familiale et restent coupés de leur réseau d’amis. Le vieillissement de la population renforce, avec désormais une personne sur cinq qui a plus de 65 ans, cette impression de déclin. Ajoutons, sur ce point, que la recomposition territoriale situe à présent notre région au neuvième rang sur 22 (hors Corse).

   Et même si l’économie régionale, qui se distingue en créant beaucoup d’emplois, résiste à la crise les secteurs porteurs, services et tourisme, sont parties intégrantes de l’économie résidentielle. Et son cortège de temps partiels subis, comme ses faibles qualifications et rémunérations peinent à répondre aux besoins de ses employés. Globalement le chômage et la pauvreté restent ici bien plus forts que dans le reste de l’hexagone.

   Est-ce que ces paramètres sont véritablement indépendants des sondages alarmistes qui circulent sur un raz-de-marée brun-FN aux prochaines élections présidentielle et législatives ? Certainement pas. Nous n’avons cessé de l’affirmer et les études de l’INSEE, comme de l’OCDE, le montre : Notre région est en manque de repères sociaux et humains. Mais comment pourrait-il en être autrement dans un espace qui s’est vu confisqué jusqu’à son nom?

   La droite régionale aux manettes dans les principales villes, les départements les plus peuplés et maintenant à la Région, ne va pas se concentrer sur le logement social ou la réduction des inégalités. Pour respecter la loi, 25% de logements devraient être sociaux. Nous en sommes à un peu plus de la moitié alors que notre région est la troisième de l’hexagone en terme de pauvreté !

   La gauche gouvernementale, loin de soutenir financièrement (par exemple à hauteur d’un grand Paris accompagné à coups de milliards) les métropoles qu’elle a dessinées et structurées, laisse se développer, au sein d’Aix-Marseille Provence Métropole un sentiment de gâchis, d’abandon et d’impuissance.

   Beaucoup, sans doute, trop de facteurs éloignent les citoyens de la démocratie, au sens premier du terme, et font reculer la sociabilité, comme le vivre ensemble. Et sur cette terre dont l’histoire se confond avec celles de ses émigrations et ses intégrations, sur cette terre qui a su sans cesse accueillir et dont la langue, héritée des troubadours, servaient de liant et transformaient tous les nouveaux arrivants en « Provençaus de la còsta plena » c’est encore plus dramatique !

Hervé GUERRERA

--------------------------
Retorn