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D'aicí e de'n pertot


POUR QUE VIVENT NOS LANGUES! Dominique SALGON
10 / 03 / 2020 401 lu(s) 
Pour que vivent nos langues ! 8 avril et 30 novembre 2019

   Le 30 novembre dernier, à l’initiative en particulier de Paul Molac (Député R&PS) et François Alfonsi (Député Européen R&PS), était organisée, à proximité du Ministère parisien de l’Education Nationale, une manifestation destinée à protester contre les conséquences du projet de loi Blanquer sur l’enseignement des langues et cultures de France.
   Plus de 600 personnes venues de Bretagne, d’Occitania, de Corse, d’Alsace, du Pays Basques, de Flandres, de Catalogne, … se sont rassemblées pour crier leur inquiétude et leur colère devant le danger mortel que ce projet fera courir à l’enseignement de nos langues et cultures s’il est adopté en l’état.
   Cette initiative est originale et constitue une première car elle a permis une action commune des minorités nationales au travers de partis politiques et d’associations culturelles. 600 peut paraître peu mais c’est en réalité beaucoup pour une première, de surcroît un 30 novembre et à paris ! ! ! La délégation occitane y fut nombreuse, visibles et remarquée.
   Mais cette initiative n’est pas la première car une action plus discrète mais tout aussi importante, avait était organisée, quelques mois plutôt, par Lo Congrès permanent de la Lenga Occitana et European Language Equality Network (ELEN) le 8 avril.
   Une journée d’étude et débat intitulée « Les langues régionales. Situations et perspectives » s’était en effet déroulée au Palais du Luxembourg. Elle avait rassemblé des représentants de nombreuses associations culturelles de tous les peuples de l’Etat français.
Les objectifs essentiels étaient de réaliser un état des lieux de l’enseignement de nos langues, de rappeler précisément le cadre juridique dans lequel s’inscrivent les langues plurielles, d’évaluer les conséquences du projet de loi Blanquer sur leur enseignement et de poser les bases d’une coopération entre nos territoires afin de combattre les effets néfastes et particulièrement dangereux de ce projet de loi.
De nombreuses associations occitanes (FELCO, Confederacion Calendretas, Felibrige, …) étaient représentées et Guilhem et moi-même étions présents.
   La richesse des échanges et des apports m’a conduit à en réaliser un long compte-rendu, relativement exhaustif. Il s’agit ici d’en faire un rapide résumé, mais les travaux de cette journée méritent une bien plus grande attention car ils constituent une base d’éléments des plus utiles pour les combats à venir.
   La journée débuta par une matinée d’études intitulée « Les langues régionales de France, un patrimoine reconnu mais menacé car mal protégé ».
Dans un premier temps, afin de poser des bases de travail claires et documentées, divers intervenants prirent la parole afin de dresser un tableau le plus exhaustif possible de la situation des langues de France représentées (Basque, Catalan, Alsacien, Flamand Occidental, Occitan, langues de Bretagne, Corse et langues d’Outre-Mer).Chaque intervenant fit une présentation tant quantitative que qualitative de sa langue, de sa culture, de son pays et de la situation des divers modes d’enseignements (immersif, associatif, public, privé, …) de sa langue sur son territoire.

   La situation de l’Occitan fut exposée par Nicolau Rey-Bèthbéder, Vice-Président de la FELCO et Président du CREO.
La matinée se poursuivit avec une intervention des plus riches de Romain Colonna, Maître de Conférences en sciences de l’éducation à l’Université de Corse, consacrée aux droits linguistiques en france au regard du droit international (Quelle modification constitutionnelle pour la reconnaissance effective de la diversité et le droit à la différenciation ?).
Elle se termina par un rappel historique du cadre législatif par Philippe Martel, Professeur émérite Université Paul Valéry de Montpellier : Evolution des textes et des possibilités d’enseignement : de l’ouverture progressive à la fermeture brutale ?

   L’après-midi fut centré sur un échange avec les élus, les associations et les membres des délégations présentes mais elle débuta par une analyse de la loi « Pour une école de la confiance » et de son impact prévisible sur l’enseignement des langues et cultures régionales, exposée par Stéphanie Stoll, Présidente du réseau Diwan.
   Divers représentants de collectivités territoriales intervinrent ensuite dont Charline Claveau - Abbadie, Conseillère Régionale de Nouvelle Aquitaine, en charge des langues et cultures régionales (Occitan, Basque, Poitevin-Saintongeais), Présidente de l’OPLO et représentante d’Alain Rousset, Président du Conseil Régional, ainsi que Patric Roux, Conseiller Régional d’Occitanie - Pyrénées-Méditerranée, délégué à la culture et à la langue occitanes, Vice-Président de l’OPLO et représentant de Carole Delga, Présidente du Conseil Régional.
   L’échange qui suivit entre les élus et leurs représentants, les associations, porta sur la situation, les perspectives et les besoins notamment vis à vis de la réforme du lycée et de la nécessité de sécuriser l’enseignement des langues régionales dans la loi « Pour une école de la confiance », ainsi que l’identification des reculs et des carences, et surtout des points de progrès à introduire dans la loi.
   Une analyse détaillée et une synthèse précise réalisées par Lo Congres permanent de la Lenga Occitana permirent de clarifier les termes du débat, les risques et les attentes.
Les travaux de cette journée constituèrent une excellente base de travail par son état des lieux, ses analyses et ses éléments de synthèse précis, pour une action tant commune qu’au niveau des divers territoires concernées.
Elle fut conclue par une délégation qui se rendit au siège de l’UNESCO afin d’y déposer un texte relatif à la situation alarmante de l’enseignement de nos langues.
Je ne peux qu’inciter chacune et chacun à se pencher sur ces travaux de cette journée. La publication des actes avait été annoncée par les organisateurs mais, à ce jour, je n’ai, pour ma part, rien reçu.
   Je tiens en revanche mon compte-rendu à votre entière disposition. N’hésitez donc pas me contacter sur mon adresse e-mail, famille.salgon@orange.fr.
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