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Défense de la loi littoral et hypocrisie ? S.F.
05 / 06 / 2016 395 lu(s) 
        Défense de la loi littoral et hypocrisie ?

   Que l'on ne m'accuse pas de prendre la défense des chaînes de restauration rapide : c'est entendu, elles exploitent leur personnel et nous vendent des produits « trop gras trop sucrés » (mais la malbouffe, on la trouve aussi dans des bars restaurants traditionnels qui nous vendent, cher, un café infect et un sandwich au pain rassi, garni d'une larme de beurre rance et d'une tranche de jambon bleuissant ou des lasagnes préparées avec des restes avariés ; quant aux exploiteurs de personnel, la liste est longue).
   Ceci étant dit, dans une ville de la "Côte d'Azur", se trouvait, un « Mac Do » qui suscitait l'ire de beaucoup de monde. Il est vrai qu'il s'était installé sur la plage – et à la faveur d'un permis de construire déclaré par la suite illégal.
   Je ne m'y étais jamais arrêtée mais lorsque j'ai appris qu'il allait être détruit (pour respecter la loi littoral), j'y suis allée, par curiosité, en famille, un matin, pour y prendre un petit déjeuner ; j'y ai vu des clients détendus, heureux de pouvoir, pour le prix (modique) d'un café, se prendre pour des touristes, certains installés sur la terrasse, face à la mer, d'autres allongés sur les galets, en maillot de bain ; j'y ai vu des enfants chahuter joyeusement et des cyclistes s'arrêter, laisser leur vélo sur la plage et demander à la vendeuse un verre d'eau qui leur était offert avec le sourire.
   La « paillotte Mac Do » a logiquement été détruite...Mais bientôt sont apparus six grands restaurants aux allures luxueuses, théoriquement démontables mais jamais démontés, qui occupent une grande partie de la plage et occultent la vue sur la mer bien plus que leur prédécesseur.
   Une association a fait un recours et l'a provisoirement gagné mais le maire défend ces magnifiques fleurons de la restauration de plage haut de gamme et espère faire modifier la loi, au nom du tourisme.
   Je ne pense pas que les cyclistes puissent toujours aller y demander un verre d'eau ni que les promeneurs aux revenus modestes puissent y prendre un café à un prix décent ; ces établissements ne sont pas des bars, ils ouvrent tard (ou de façon irrégulière, hors saison) et même si les tarifs étaient accessibles et les horaires assez matinaux, ce sont des endroits bien trop chics pour inciter les promeneurs à y faire une petite halte en famille.
   Mais on est sur la Côte d'Azur, cette terre « bling bling » qui se doit de transpirer le luxe et l'exotisme ; avec leur décor de bambous ou de statues africaines, les façades de ces restaurants remplacent sans doute avantageusement la vue sur la mer.
   Heureusement, de temps en temps, elle se fâche...la mer : ses vagues furieuses font exploser les vitres, traversent les salles et font le grand ménage. Peut-être que si les hommes ne veulent pas respecter la loi Littoral, la mer finira par s'en charger elle-même !

S.F.
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